Voici un extrait de ce rapport paru le 11 janvier 2022 qui cherche à évaluer et à juguler le problème démocratique qu'est la désinformation :
Enfin, face aux perturbations informationnelles si complexes à juguler, la meilleure réponse est sans doute la modération individuelle, puisque tout un chacun est devenu un opérateur sur le marché en ligne de l’information. Les connaissances en matière d’éducation aux médias et à l’information (EMI) et de pédagogie de l’esprit critique (chapitre VI) ouvrent des pistes pour nous aider à mieux évaluer cette cacophonie d’information, avec une indépendance de jugement retrouvée. L’Éducation nationale, en ce sens, a un rôle essentiel à jouer. Les initiatives en la matière sont cependant disparates, d’où la nécessité de créer une cellule interministérielle dédiée au développement de l’esprit critique et d’une EMI tout public (R24). Une meilleure compréhension des difficultés cognitives expérimentées par les élèves permettrait également de mieux adapter les contenus pédagogiques (R25). L’éveil à ces enjeux pourrait passer par la création d’une Grande Cause nationale pour le développement de l’esprit critique et l’EMI (R26), la systématisation de la formation en milieu scolaire (R27) et des actions de sensibilisation menées auprès des autorités scolaires au sein des établissements et des rectorats, ainsi qu’auprès des élus locaux, des collectivités locales et des responsables de bibliothèques (R28). Enfin, il est important de créer un continuum entre le temps scolaire, l’université, le monde culturel, le monde du travail et la société civile (R29). In fine, la formation à la vigilance intellectuelle doit être un objectif partagé pour toute société attachée à faire vivre l’héritage du siècle des Lumières et les espoirs qu’il portait.
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